23 Nov Un sommet Afrique-France à Montpellier en juillet 2021, annoncé par le Président Macron
Le prochain sommet Afrique-France à Montpellier en juillet prochain ?
Le sommet Afrique-France 2021 devrait se tenir à Montpellier en juillet. C’est l’annonce faite par le Président Macron lors d’un long entretien à l’Élysée accordé à deux journalistes de Jeune Afrique, publié le 20 novembre. Il évoque son bilan, trois ans après le discours de Ouagadougou et brosse les actions à venir sous-tendues par une volonté forte de coopération dans une dynamique renouvelée, non cantonnée aux seuls pays francophones et intégrant les diasporas : « Qu’on le veuille ou non, la France a une part d’Afrique en elle. Nos destins sont liés (…) Si l’on veut changer le regard de l’Afrique sur la France, si l’on veut réussir économiquement, culturellement en Afrique, continent qui est pour moi notre avenir, nos diasporas sont une chance.» https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2020/11/20/interview-jeune-afrique
Parmi les axes de ce redéploiement dicté aussi par l’urgence des besoins de l’Afrique face à la crise sanitaire mais surtout économique et sociale, le sommet de juillet « illustrera ce changement de méthode » En lieu et place du sommet prévu en juin 2020 à Bordeaux qui projetait de réunir les 54 chefs d’État du continent sur le thème des territoires et des villes durables, l’objectif de celui-ci est « de mettre en avant les personnes qui incarnent le renouvellement générationnel, y compris sur le plan politique. »
…Précédé par un sommet sur les financements pour l’Afrique en mai 2021 à Paris
Un autre sommet, consacré aux « financements pour l’Afrique » sera organisé à Paris en mai 2020.
Rappelons à cet égard l’accord conclu à Paris le 13 novembre dernier d’un cadre commun entre les 29 créanciers du G20 et du Club de Paris, lors de la réunion extraordinaire du G20 Finances, une semaine avant le sommet des chefs d’État sous présidence saoudienne.
Le ministre Bruno Le Maire l’a salué comme une avancée « historique » pour la restructuration coordonnée de la dette des pays les plus pauvres afin de faire face à la pandémie. Elle s’inscrit à la suite de la décision prise le 14 octobre par les ministres des finances et les gouverneurs de banque centrale de prolonger de 6 mois de l’initiative de suspension du service de la dette avec la possibilité d’une nouvelle prolongation à décider au printemps 2021. Ces aides, au bénéfice des 46 pays qui les ont sollicitées, ont été entérinées hier par le G20 à Riyad.
L’insistance de la France au G20 en faveur des pays en développement
A l’occasion du sommet du G20 des 21 et 22 novembre, le Président Macron a défendu dans son intervention, le combat à mener, celui de l’accès universel aux technologies de santé contre la COVID 19, exhortant les 19 pays du G20, rassemblant 90% de l’économie mondiale « à favoriser les partenariats industriels et la production avec les pays en développement », citant nommément l’Afrique. Il insiste sur les actions lancées, certaines à l’initiative de la France : facilité COVAX (achat de vaccins pour le compte des PMA) ; mécanisme UNITAID, créé par la France ; Conseil d’experts de haut niveau « Une seule santé » créé à Paris le 12 novembre dernier ; mise en place d’une Académie mondiale de la santé à Lyon, en soutien de l’OMS, pour former les personnels de santé du monde entier.
On ajoutera que, depuis le début de la pandémie, la France, par son Agence de développement AFD, appuie les 15 pays de l’UEMOA, de la CEMAC et des Comores, via l’Initiative Covid-19.
Le G20 réaffirme cet engagement dans la déclaration finale commune des chefs d’État et de gouvernement
Dans sa déclaration finale de ce 22 novembre, le G20 réaffirme cet engagement : « Nous sommes résolus à soutenir les pays africains pour qu’ils surmontent cette crise, notamment en étudiant des possibilités de financement plus durables en faveur de la croissance en Afrique. »
Sommet Afrique Europe également reporté en 2021
On citera enfin le 6ème sommet UA-UE également reporté en 2021. De fréquence triennale, il devait se tenir à Bruxelles en octobre dernier. Ce délai pourrait être mis à profit par l’UA pour avancer sur l’important projet de la ZLECA (Zone de libre-échange continentale), retardé par la crise sanitaire et les difficultés des Etats membres à s’accorder sur des positions communes. Il permettrait à l’Afrique d’arriver ainsi renforcée lors des négociations avec l’Europe.
Jean Dollé