10 Fév Une France vive et positive : l’effervescence entrepreneuriale
Dans une de ses récentes chroniques des Echos, l’économiste Eric Le Boucher, souligne l’effervescence entrepreneuriale à l’œuvre en France, souvent occultée par les aléas de la conjoncture, la surexposition médiatique de certains évènements et les résistances sur la voie des réformes. Elle est pourtant résolument engagée dans une profonde transformation, faisant sienne la révolution technologique qui bouleverse notre planète, mais – en cela fidèle aux valeurs de son histoire – attachée à défendre une économie écologiquement responsable et une société plus inclusive.
Le pays dispose d’un riche patrimoine et de solides infrastructures tant matérielles qu’immatérielles. Les initiatives individuelles mais aussi associatives essaiment de toutes parts ; la vitalité des débats à la suite du mouvement des gilets jaunes, lui-même révélateur d’aspirations dépassant les seules revendications de pouvoir d’achat, attestent de la volonté des Français à s’impliquer dans la politique, comprise dans sa plus noble acception, celle de la gestion de la cité.
En dépit des nombreuses pesanteurs, une nouvelle classe entrepreneuriale a émergé, comme cela s’était produit à la fin du 19ème siècle : 691 000 entreprises ont été créées en 2018, 100 000 de plus que l’année précédente. La moitié des jeunes de 18 à 24 ans souhaitent créer leur propre structure. Le capital-investissement croît de 37 % l’an depuis 2012, la France est n°2 en Europe derrière la Grande-Bretagne qu’elle rattrape. 392 grands groupes qui emploient 3,9 millions de personnes sont répertoriés par l’Insee, avec d’excellentes positions à l’international dans leurs métiers et des salariés bien rémunérés. A ces « champions » du CAC 40, s’ajoutent ceux qui, bien qu’encore insuffisants par rapport à nos voisins, constituent le cœur de ce nouvel entrepreneuriat : les entreprises de taille intermédiaire, (ETI), 5800 employant 3,3 millions de personnes, souvent dans l’industrie, et les PME, 135 000 comptant 3,7 millions de salariés.
Autre évolution de taille, celle de l’accès aux financements, impératif pour permettre à ces entreprises de se multiplier et se renforcer. Si les fonds de pension sont peu présents du fait de la retraite par répartition et si la Bourse apparait insuffisamment dotée pour jouer pleinement son rôle, les fonds d’investissement prennent leur place, au point de se positionner comme les plus importants d’Europe. Leur développement est impulsé par la Banque publique d’investissement, Bpifrance ; elle est en mesure d’accompagner pendant plusieurs années les créateurs d’entreprise, non seulement en capital, en prêts et en garanties, mais aussi en conseils à tous niveaux, digitalisation, exportation, ressources humaines, environnement…
Au plan financier, l’obstacle du montant des mises est progressivement réduit. Les fonds d’investissement commencent à être de taille. Ils ont levé 17 Mds EUR en 2017, se substituant avantageusement aux fonds américains. Ils contribuent à éviter la fuite de nos pépites où à les dissuader de revendre au profit de placements peu productifs, immobiliers notamment.
S’agissant de l’accompagnement et même de la formation, Bpifrance (https://www.bpifrance.fr), comme Business France à l’international (https://www.businessfrance.fr), disposent d’un éventail de services pour conforter les entreprises, grandes et petites, dans la durée face aux méandres administratifs et à la complexité de la démarche export. A ces dernières d’y recourir ! Nicolas Dufourcq, son directeur général, explique que Bpifrance est une « pyscho-banque », appliquée à convaincre et motiver ces entrepreneurs nombreux mais fragiles. A écouter dans ce sens, son entretien du 4 janvier à BFM :
https://itunes.apple.com/fr/podcast/good-morning business/id82335643?mt=2&i=1000426987180
La France, 6ème économie mondiale, en dépit des rigidités liées à sa longue histoire, aux rentes catégorielles et même à ses acquis démocratiques, est en capacité de rebondir rapidement pour autant que ses abondantes ressources patrimoniales et humaines soient re-mobilisées. Comme le notait déjà le général de Gaulle, « le Français, une fois payées ses négligences, se redresse à l’improviste ».