03 Nov Élections présidentielles, un pays à nouveau divisé, en proie à une grande inquiétude : 94,27% des voix pour le président Alassane Ouattara réélu, un score résiduel pour Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’Guessan après les consignes de boycott adressées à leurs électeurs.

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Ce mardi matin 3 novembre,  la CEI (Commission électorale) a proclamé les résultats officiels provisoires de l’élection présidentielle. Sans surprise, le président sortant, Alassane Ouattara (RHDP) est réélu pour un 3ème mandat de 5 ans, avec un taux record de 94,27%. Le taux de participation, plus élevé que les prévisions, est chiffré à 53,90%. La CEI dispose de 3 jours pour transmettre ces résultats au Conseil constitutionnel, qui a 7 jours pour les valider.

Le seul des 3 autres candidats, tous de l’opposition, à avoir fait campagne, Bertin Kouadio Konan, indépendant, obtient 1,99% des voix.  Les 2 autres, poids lourds de la politique ivoirienne, Henri Konan Bédié (PDCI) et Pascal Affi N’Guessan (FPI), qui avaient appelé leurs partisans à ne pas participer, ont été écoutés : ils sont crédités d’un score résiduel, de 0,99 % et 1,66 % respectivement. S’insurgeant contre la candidature du président Ouattara à un 3ème mandat qu’ils apparentent à un « coup d’État constitutionnel »,  ils annoncent la création d’un « Conseil national de transition » pour « préparer le cadre de l’organisation de l’élection présidentielle juste, transparente et inclusive », « mettre en place un gouvernement de transition », et « convoquer les assises nationales pour la réconciliation nationale en vue du retour à une paix définitive en Côte d’Ivoire » (cf. nos articles du 25 juillet et du 2 novembre, rubrique Actualités).

Une période de confrontation préoccupante s’ouvre en Côte d’Ivoire. Constatant la fracture que met en lumière ce scrutin, l’Union Européenne, par la voix de son Haut Représentant/Vice-Président Josep Borell, à l’instar des autres partenaires du pays, exhorte à une reprise du dialogue, « en associant les nouvelles générations ». Elle exprime son soutien « à tout effort déployé dans ce sens par les acteurs nationaux et internationaux. »